Sport
Le Wydad paye-t-il les frais de la gestion "unilatérale" de Said Naciri ?
05/01/2024 - 10:38
Amine OubahaLe Wydad est enlisé dans une crise sportive sans précédent. Après 10 ans de bons résultats que ce soit sur le plan national ou continental, le WAC souffre vraisemblablement cette saison.
Un président poursuivi en état d’arrestation, un parcours en Ligue des champions sur le fil du rasoir, des résultats décevants en Botola, grosse pagaille dans le vestiaire et une instabilité technique, le chaos règne au sein de la maison wydadie. Une situation qui laisse le WAC s’afficher sous une version "fantomatique". Cette crise est le résultat d’une gestion de Said Naciri, jugée par la majorité des observateurs et journalistes comme "unilatérale".
Les origines de la crise
Il y a presque 10 ans, Said Naciri a pris la présidence du club, avec l’objectif de relever un Wydad, enfoncé à cette époque dans dure une crise financière, sous l’ère d’Abdelilah Akram.
Certes au fils des années, Naciri a réussi à mener le WAC à remporter 5 titres de la Botola Pro, 2 titres de la Ligue des champions africaine, 1 titre de la Supercoupe africaine. Des résultats obtenus grâce à des recrutements de joueurs de qualité (Achraf Bencharki, Ibrahim Nekkach, Malick Evouna…), au soutien inconditionnel du public et l’arrivée des entraineurs, comme John Toshak, Lhoussain Ammouta mais aussi Faouzi Benzarti, ayant une grande expérience dans le monde du football.
Pour certains, la gestion de Said Naciri a permis au WAC de retrouver ses gloires d’antan. Une gestion basée seulement sur le recrutement des joueurs, en s’offrant "les têtes du marché", pour renforcer l’effectif et avoir des résultats rapides et à court terme. Alors que d’autres pointaient du doigt sur cette gestion "unilatérale", en se posant la question de comment un club de référence au Maroc peut être dirigé par une seule personne sans une restructuration interne du club.
Depuis des années, une grande partie du public wydadi appelait Said Naciri à restructurer plusieurs chantiers à savoir : le volet marketing et communication, volet formation (Direction technique) et aussi le volet concernant les autres sections sportives. Mais rien n’en a été. L’homme était le seul maitre de ses décisions et gérait presque toutes les responsabilités.
Résultat : le Wydad s'est retrouvé au milieu de nombreux litiges avec des joueurs ou entraineurs, ce qui a plusieurs fois eu un impact sur la trésorerie du club, a échoué de générer des ressources financières et promouvoir son image à l’échelle internationale.
Bernaki à la rescousse ?
Aujourd’hui, Naciri est impliqué dans une affaire qui le tient derrière les barreaux, en attendant le verdict final. Une nouvelle donne qui a laissé le club casablancais dans la tourmente.
Pour remplir ce vide, les membres du comité directeur du Wydad ont tenu une réunion, au Complexe Mohamed Benjelloun, qui a rassemblé tous les présidents des sections et aussi des représentants de section la "football". A l’issue de cette réunion, il a été décidé de placer Abdelmjid Bernaki au poste de président par intérim. Bernaki assurera la gestion administrative, financière et sportive du club, jusqu’à la tenue des Assemblées générales de l’association sportive.
Pagaille dans le vestiaire
Sur le plan sportif, l’affaire de Naciri a lourdement impacté les résultats de l’équipe première. Une défaite en AFL qui a enclenché le départ d’Adil Ramzi, remplacé par le Tunisien Faouzi Benzarti.
Affecté mentalement par l’absence de Said Naciri, les coéquipiers de Yahya Jebrane font face à la fatigue due aux cumuls de matchs, aux blessures et à l’ambiance toxique qui règne au sein du vestiaire. Et ce n’est pas tout, les champions d’Afrique de 2022 se voient tout près de l’élimination dès la phase de poules de la LDC, pour la première fois. Alors qu’en Botola, les Rouges stagnent à la 3 e place, avec 23 points (4 défaites).
La défaite mercredi 4 janvier, face au Raja (0-2) a enfoncé le WAC de plus en plus dans la crise et a soulevé le manque de respect et de discipline de certains joueurs envers le coach.
"Ce n’est pas normal ce qui se passe au Wydad, certains joueurs ont affiché des comportements que je n’ai jamais vu malgré ma longue carrière", a lancé Faouzi Benzarti, visage fermé, lors d’une déclaration après match.
Des incidents qui traduisent parfaitement la situation alarmante que traverse le Wydad. Aujourd’hui, la responsabilité se pose sur les épaules des membres du comité directeur du club qui doivent rapidement trouver des solutions afin de sauver le club.
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