Société
Enquête: Les réseaux sociaux vus par les Marocains
16/04/2024 - 21:13
Khaoula BenhaddouLe Centre marocain pour la citoyenneté est une organisation non gouvernementale qui s’intéresse aux phénomènes de la société et qui a réalisé de nombreuses recherches sur l’éducation, la participation citoyenne et la migration.
Dans sa dernière enquête, le CMC s’est penché sur un sujet d’actualité qui intéresse toutes les tranches de la société.
En menant une enquête auprès de 1201 personnes, le CMC a tenté d’identifier les usages des réseaux sociaux par les Marocains et leur impact sur la vie quotidienne.
Ce sondage mené sur les réseaux sociaux à travers un formulaire électronique a été réalisé du 1er janvier au 14 février.
83,6% des personnes qui ont répondu à ce sondage sont de sexe masculin et 16,4% seulement sont des femmes. 74,4 des participants ont un niveau universitaire et 37,5% sont âgés entre 20 et 29 ans
Quelles sont les applications les plus utilisées par les marocains?
A en croire ce sondage, 96,7% des sondés possèdent un compte Facebook et 86,3% ont un compte WhatsApp. Instagram est utilisé par 65% des participants alors que 48,3% ont Telegram. Twitter est utilisé par 34.5% des participants tandis que LinkedIn est utilisé par 33% et TikTok par 30.2%. Snapchat vient en dernière position avec 14,5% seulement.
86% des personnes interrogées utilisent les réseaux sociaux plusieurs fois par jour, 12% plusieurs fois par semaine et 2% les utilisent rarement
Toujours selon la même source, 58,5% des utilisateurs estiment pouvoir contrôler le temps qu’ils passent sur les réseaux sociaux, tandis que 22% trouvent cela difficile. Environ 9,5% considèrent qu’ils sont dépendants de ces applications.
30,5% des parents interrogés confirment surveiller régulièrement l’accès de leurs enfants aux réseaux sociaux, 13,7% le surveillent rarement et 15,7% ne le surveillent absolument pas. 13,2% des sondés ne permettent pas à leurs enfants d'utiliser ces réseaux. 94.6% estiment que les familles marocaines sont incapables de protéger leurs enfants des dangers des réseaux sociaux
Une grande confiance envers les médias!
En ce qui concerne la confiance dans les sources d’information, 51,4% des participants confirment qu’ils cherchent l’information auprès des journalistes professionnels, 40,7% font confiance aux contenus partagés par leurs proches sur leurs comptes, 5,9% font confiance aux créateurs de contenu et 2% seulement aux influenceurs.
Dangers, diffamation et harcèlement
Sans grande surprise, l’enquête du CMC rappelle que les femmes sont les premières victimes du harcèlement sur les réseaux sociaux. Ainsi, une femme sur trois confirme avoir subi un harcèlement sexuel (31,2% pour les femmes contre 4,3% pour les hommes).
Si 45,2% des participants n’ont été exposé à aucun harcèlement ou pratique négative sur les réseaux sociaux, 32,7% confirment avoir été victimes d'insulte et de diffamation, 27,5% ont fait objet de discours de haine liés à l'expression de leurs opinions personnelles et 19,7% ont vu leurs comptes piratés. 10,5 % des sondés ont été victimes d’intimidation, 9,1% de chantage, 8% de harcèlement sexuel, et 7,8% ont été victimes de diffamation.
Tik Tok pointé du doigt
95,8% des participants à ce sondage considèrent Tik Tok comme la plateforme qui a plus d'impact négatif sur la société et les jeunes générations suivie par Snapchat (52,3%) et Instagram (50,3%)
Impact socioéconomique
Si 38% des participants estiment que les réseaux sociaux n’affectent pas leur humeur et leur état psychologique, 39,9% soulignent l’impact négatif sur leur personnalité.
87,6% des participants ont rappelé que le contenu trivial diffusé sur les réseaux sociaux prends le dessous sur le contenu ludique. 68,7% des participants ont déclaré que les Marocains ne bénéficient pas positivement des avantages des réseaux sociaux.
94,9 % des participants pensent que les influenceurs et les créateurs de contenu perdent leur crédibilité en cherchant uniquement à gagner de l’argent.
Ce n’est pas tout, 94,6% des participants estiment qu'il est nécessaire de renforcer les lois pour lutter contre la diffamation sur les plateformes de réseaux sociaux.
87,9% des participants appellent à organiser et imposer des règles pour gérer les nouveaux métiers liés à la création de contenu sur les réseaux sociaux.
Recommandations du CMC
Face à cette situation et conscient de la place qu’occupe les réseaux sociaux dans la vie des Marocains, le CMC recommande de renforcer l’éducation numérique dans les écoles et d’améliorer la législation pour mieux protéger les utilisateurs contre les abus en ligne.
Le centre appelle également à un engagement des autorités pour réguler et surveiller les activités sur ces plateformes afin de préserver la sécurité des utilisateurs.
Le CMC recommande également à sensibiliser les internautes et les informer sur les bienfaits mais aussi sur les dangers des réseaux sociaux afin de les protéger.
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