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Une pratique rigoureuse de la musique serait bénéfique pour nos neurones
16/04/2021 - 19:01
Malak BoukhariD’après une récente étude publiée dans la revue suisse Frontiers in Human Neuroscience, une pratique rigoureuse de la musique serait plus que bénéfique pour le cerveau. Cela pourrait même améliorer vos capacités cognitives. Que vous commenciez à 6 ans ou à 50 ans, les effets seraient les mêmes.
Pilotée par Mathilde Groussard, enseignante chercheuse associée au laboratoire INSERM de neuropsychologie et imagerie de la mémoire à Caen, l’étude a révélé que plusieurs particularités neurologiques distinguaient les musiciens du reste de la population, notamment une anatomie du cerveau différente. Dans une précédente étude, la chercheuse avait constaté grâce à l’imagerie médicale, "une modification de la structure de l’hippocampe chez les musiciens. Cette partie du cerveau, particulièrement impliquée dans les mécanismes de la mémoire, est plus grosse dans leur cas".
Une mémoire "exceptionnelle"
"En tant que musiciennes nous sommes amenées à apprendre une partition et à mémoriser plusieurs passages ce qui fait travailler énormément notre cerveau. Par exemple pour apprendre un passage en particulier, on suit une certaine logique, on observe, on analyse et notre cerveau apprend à mémoriser de manière logique et schématisée. Nous avons l’habitude de travailler de longues partitions, par conséquent notre mémoire est tout le temps stimulée", confient à SNRTnews Samira et Meriem, deux jeunes pianistes marocaines.
Pour une fois, les débutants et les seniors sont sur un pied d’égalité. En effet, même au bout de quelques années de solfège, les musiciens verront leurs capacités cognitives se développer, «les premières modifications dans certaines régions du cerveau peuvent être constatées dès les premières années de pratique musicale», affirme la chercheuse, Mathilde Groussard.
Un constat que confirme Samira, «en tant que professeure de piano, je remarque que pendant les premières séances mes élèves ont beaucoup de mal à mémoriser des passages et au fur et à mesure qu’ils évoluent dans leur niveau, leur mémoire devient plus performante et leur concentration augmente considérablement ».
Rigueur et discipline
Néanmoins, ce processus va crescendo et les régions impactées vont « se multiplier à mesure de pratique », car «plus on va jouer, plus les capacités cognitives vont augmenter ». Et ce n’est pas tout, puisque quel que soit l’âge, les résultats seront tout autant « spectaculaires ». « Ce qui est intéressant, c’est de constater des bénéfices à tous les âges. Même si quelqu’un va débuter la musique tardivement, il pourra toujours en tirer des bénéfices cognitifs pour son cerveau » se réjouit la chercheuse.
Le maître mot de cette étude est : la rigueur. A l’unanimité, les artistes ayant participé à l’étude maintenaient une pratique régulière, «ces amateurs jouent depuis au moins trois ans, à raison de quatre heures minimum par semaine» précise Mathilde Groussard.
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