Economie
Quand des familles marocaines recourent aux microcrédits pour célébrer Aïd Al-Adha
19/06/2023 - 10:57
Mohammed Fizazi | Morad KarakhiDe nombreuses familles, qui ne disposent pas de ressources suffisantes pour bénéficier des prêts bancaires classiques, sont contraintes de recourir à contrecœur à des prêts proposés par des institutions de microcrédit, caractérisés par des mensualités élevées et des taux d'intérêt plus élevés lors du remboursement, selon Wadie Madih, président de la Fédération nationale des associations du consommateur.
M. Madih a souligné dans une déclaration à SNRTnews que ce type de prêts, qui a été adopté pour réaliser le développement économique et la protection sociale des catégories pauvres et précaires, en les encourageant à créer de petites activités économiques pour améliorer leurs revenus, a pris une autre dimension, devenant un refuge pour les familles en difficulté qui utilisent ces prêts pour la consommation, ce qui aggrave leur situation financière.
Une étude réalisée par la Fédération nationale des associations du consommateur a révélé qu'une famille marocaine sur trois est contrainte de contracter des prêts pour répondre à ses besoins, où 52% des emprunteurs ont un seul prêt et 34,7% en ont deux, tandis qu'une petite proportion détient trois prêts ou plus.
M. Madih a expliqué qu'un grand nombre de familles ont recours à ce type de prêts, malgré leurs intérêts élevés et leurs mensualités élevées, pour assurer les besoins de consommation quotidienne, payer les factures et répondre aux demandes de consommation lors d'occasions particulières, notamment l'Aïd Al-Adha, le mois de Ramadan et la rentrée scolaire, ce qui rend la plupart d'entre elles incapables de rembourser leurs dettes.
Des responsables d'institutions spécialisées dans les microcrédits, contactés par SNRTnews, ont confirmé que toutes les offres qu'ils proposent sont spécifiquement destinées à des projets générateurs de revenus, selon des conditions spécifiques, dont l'étude du projet proposé et sa faisabilité sur le terrain.
Ahmed, directeur d'une agence de microcrédit, a révélé qu'il est interdit d'accorder un prêt à la consommation, et que toutes les offres proposées sont destinées à des projets générateurs de revenus. Concernant l'augmentation des taux d'intérêt et des mensualités de ce type de prêts, il a confirmé que cela est "dû au taux élevé de risque de recouvrement des montants prêtés, compte tenu de la faible garantie fournie par les clients".
Parallèlement, les institutions bancaires au Maroc consacrent environ 10 millions de dirhams pour financer le marché des prêts financiers liés à Aïd Al-Adha. Ce type de prêts connaît une croissance annuelle estimée à 2,5%, et quelques semaines avant cette occasion, les panneaux publicitaires se multiplient dans les principales artères des villes, annonçant des offres spéciales pour faciliter l'obtention de prêts.
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