Société
Pallier à la pénurie de personnel de santé: Le CESE livre ses recommandations
29/11/2023 - 16:15
Aya LankaouiLa pénurie de personnel de santé, selon ledit rapport, engendre des difficultés d’accès aux soins qui ont un impact préjudiciable sur l’expérience de l’usager au sein de la structure médicale, se traduisant notamment par des délais d’attente plus longs pour obtenir un rendez-vous.
Cette situation se reflète, entre autres, au niveau de l’indice de confiance des ménages. En effet, en 2022, 60,8% des ménages continuent de percevoir une dégradation de la qualité des services de santé tandis que seulement 12,6% constatent une amélioration.
Pour ce faire, le projet de refonte du système national de santé a été élaboré, dans l’objectif de pallier les insuffisances de ce système et offrir aux citoyens des services de soins de qualité moyennant des structures efficientes et performantes.
La publication de la loi cadre n°06-22 relative au système national de santé définit les principaux objectifs de la réforme et de la restructuration du système de santé. Ce texte de loi ainsi que ses décrets d’application (qui ne sont pas encore publiés à fin 2022) propose, notamment l’introduction d’un système de rémunération, qui repose en partie sur l’assujettissement du salaire à l’accomplissement d’un travail professionnel, et la création de la Haute autorité de santé.
Dans le même ordre d’idées, en juillet 2022, une convention-cadre relative à la mise en œuvre du programme d’augmentation des effectifs du secteur de la santé à l’horizon 2030 a été signée entre le ministère de la Santé et de la Protection sociale, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation et le ministère de l’Economie et des Finances.
Cette convention vise à augmenter le nombre des étudiants dans les facultés de médecine et de pharmacie pour atteindre 24 professionnels pour chaque 10.000 habitants en 2025 et 45 en 2030, à créer 3 facultés de médecine et de pharmacie et 3 centres hospitaliers universitaires dans les villes d’Errachidia, Béni Mellal et Guelmim, ainsi que le recrutement de près de 4.000 nouveaux encadrants à l’horizon 2030.
Recommandations
A cet effet, le CESE propose la mise en place d’un ensemble de mesures proactives et innovantes, spécialement adaptées au contexte marocain, pour relever ces défaillances et favoriser la rétention et la valorisation des professionnels de santé. À savoir ;
- Le renforcement des opportunités de rotation et de mobilité des professionnels de santé dans les territoires sous-dotés, afin de les encourager à s’inscrire dans une logique vertueuse d’intérêt général.
- L’instauration d’un système d’augmentation progressive et systématique des salaires des professionnels de santé, combinée à une rémunération axée sur la performance (rémunération des heures de garde, nombre de procédures, etc.) afin d’optimiser le maintien de ces professions au Maroc.
- Le recours à davantage de profils administratifs (techniciens ou assistants), afin de réduire la charge administrative et d’assurer une programmation optimale des prestations offertes.
- L’élargissement du système d’équivalence entre les diplômes d’État et les certificats délivrés par les écoles privées, en particulier pour les infirmiers.
- Accélérer la mise en œuvre de ladite convention relative à l’augmentation du nombre des étudiants ainsi de créer de nouvelles facultés de médecine et de pharmacie et des centres hospitaliers universitaires.
- Exploiter les nouvelles technologies pour rapprocher davantage le citoyen des services de santé (prises en charge en ligne, robotique chirurgicale, etc.). L’exemple de l’intelligence artificielle se présente comme une solution susceptible d’ouvrir pour les médecins des nombreuses possibilités innovantes leur permettant d’effectuer leur travail de manière plus efficiente, optimisant ainsi l’emploi de leur temps et leurs efforts.
- Repenser les modèles de formation et d’apprentissage des métiers de la santé (débats et réflexions entre acteurs, études des couts, etc.) et diversifier l’offre existante pour y intégrer les nouveaux métiers (gériatrie, cytogénétique, etc.).
- Mieux orienter les choix des jeunes et redonner l’attractivité aux métiers de la santé, à travers le lancement d’une stratégie de communication et de sensibilisation à ce type de métiers (tournées dans les lycées, stages de bénévolat, etc.).
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