Société
Malnutrition des enfants: des morts par milliers chaque année !
07/07/2021 - 10:26
Khaoula Benhaddou«Les 1.000 premiers jours…la basse d’un avenir meilleur !», tel est le thème de la campagne de sensibilisation organisée par le ministère de la Santé. Cette campagne organisée en marge de la célébration du mois de la parentalité positive vise à promouvoir le développement de la petite enfance comme une composante clé du développement du capital humain.
Selon les spécialistes, les 1.000 premiers jours de la vie d’un bébé constituent la première fenêtre d’opportunité pour agir en faveur du développement optimal de l’enfant. Le rythme de croissance, notamment cognitif et cérébral, pendant cette période est sans équivalent à l’échelle d’une vie.
"Tout se joue dès les premiers jours de grossesse. La femme qui compte tomber enceinte doit soigner sa nutrition et doit répondre à ses besoins en matière de minéraux et de vitamines. Après l’accouchement, l’allaitement maternel doit être effectué d’une manière exclusive au moins pendant les 6 premiers mois de vie. Cet allaitement exclusif répond aux besoins du nouveau-né en matière de liquides, d’eau de vitamines et de minéraux", explique Dr Hala Benjelloun, nutritionniste et chef de service de l’Information et de l’éducation sanitaire au secrétariat général du ministère de la Santé. Et de poursuivre : "Dès les premiers jours d’un bébé, il peut contracter des infections dues par exemple aux embrassades des proches…si l’enfant n’a pas les anticorps de sa maman qui l’aideront à affronter ces infections, il risque d’avoir des complications et pourra même décéder".
La responsable rappelle également l’importance de la diversification alimentaire dans le développement d’un enfant. "Après les 6 premiers mois de vie, l’allaitement maternel n’est plus suffisant et le bébé a besoin de découvrir de nouvelles saveurs et de nouvelles textures. C’est à ce moment-là qu’il faut introduire petit à petit les légumes et les fruits qui donneront à l’enfant les vitamines et les minéraux dont il a besoin, précise encore la spécialiste. Elle explique aussi que "toute carence nutritionnelle qui survient en cette période peut entraîner des retards de croissance associés à des retards de développement physique, cognitif et mental. Et justement, nous avons lancé cette campagne afin de sensibiliser les parents sur l’importance de la nutrition qui ne doit pas être basée sur les fast-food uniquement".
La malnutrition tue !
Les chiffres du dernier rapport de l’UNICEF choquent ! À en croire ce rapport, 15.000 enfants de moins de 6 ans sont décédés en 2018 à cause de la malnutrition. Toujours selon le même rapport, la dénutrition chez les enfants de moins de 5 ans a atteint près de 15% entre 2013 et 2018.
Ce document pointe du doigt le système alimentaire dysfonctionnel qui ne garantit plus aux enfants "l’alimentation dont ils ont besoin pour grandir en bonne santé". Et de poursuivre : "Au moins un enfant âgé de moins de 5 ans sur trois souffre de dénutrition ou de surpoids et qu’un enfant sur deux souffre de faim insoupçonnée".
Maha Benjelloun précise aussi qu’une bonne nutrition ne se limite pas seulement à la viande et aux produits laitiers. "Une bonne nutrition ne veut pas forcément dire des aliments trop chers. Quand on parle du fer, on le trouve d’origine animale et d’origine végétale. Si on prend juste des lentilles avec de la vitamine C, c’est très suffisant pour répondre à nos besoins. On est un pays où l’agriculture est bien développée. Les légumes et les fruits sont accessibles à tous et c’est dommage de voir des enfants qui meurent à cause de la mauvaise nutrition. Les enfants marocains souffrent de plus en plus d’obésité, de diabète et de carences. Pour cela, je lance un appel aux parents pour revoir la nutrition de leurs enfants", conclut-elle.
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