Politique
Le PSU quitte la FGD... une menace pour l'alliance?
30/06/2021 - 18:09
Imane BenichouLa secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU), Nabila Mounib, a retiré auprès du ministère de l’Intérieur ce mardi 29 juin sa candidature de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), qui regroupe aussi le Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS) et le Congrès national Ittihadi (CNI).
Le PSU a ainsi décidé de se présenter seul aux prochaines élections de ce 8 septembre 2021, rapportent des sources concordantes. Une information qui nous a été confirmée par Ali Boutouala, chef du PADS. "Mounib a décidé de se retirer de l’utilisation du symbole de la FGD dans les élections prochaines", a-t-il annoncé. "Elle nous a affirmé qu’elle se considère en tant que FGD, mais bien sûr dans la réalité cela serait autre chose", s’est-il désolé.
"Même si un parti quitte l’alliance, l’alliance continue d’exister", a annoncé Boutouala. "Le PSU a quitté pour ces élections parce qu’il a des difficultés à gérer ses problèmes internes pour le moment", a-t-il précisé. Cette explication semble pourtant ne pas être partagée par Abdeslam El Aziz, secrétaire général du CNI, qui a affirmé à SNRTnews que la fédération avait déposé une déclaration commune il y a 3 semaines auprès du ministère de l'Intérieur afin de participer aux élections en tant qu’alliance. "Mounib a retiré la signature du PSU après une semaine du dépôt de notre déclaration. Cela signifie que si quelque chose s’est passée, c’est qu’elle s'est produite en une semaine", s’est-il interrogé.
"Mounib avait demandé de retirer la déclaration commune et de déposer une autre relative aux élections professionnelles, pour ensuite demander le retrait de cette déclaration. Cela n'est pas clair et il n’existe aucun nouvel élément pour la pousser à prendre une telle décision", a-t-il expliqué.
Pour Boutouala, la FGD est dans l’obligation de respecter une date butoir de la demande d’entrée aux élections en tant qu’alliance. "Chose qui nous a obligé à prendre cette position, que Mounib a considéré comme provisoire". Il a cependant annoncé qu’un courant essentiel dans le PSU va peut-être s’allier au PADS et au CNI "pour continuer dans la même voie de l’unité".
"Nous tiendrons une réunion demain au ministère de l'Intérieur", a encore annoncé El Aziz. "Les bureaux politiques du PADS et du CNI se réuniront chacun et puis les deux bureaux politiques se réuniront ensemble dimanche".
Vers un changement du symbole ?
Cette réunion sera l’occasion pour discuter avec le ministère de l’Intérieur des élections "pour affirmer notre position de la continuation de l’alliance", a alors précisé le secrétaire général du PADS. "Nous avons un symbole que nous avons utilisé lors des élections précédentes et que nous souhaitons maintenir", a-t-il poursuivi. Il a ensuite expliqué que le statut de la FGD lui donne le droit de maintenir cette position. "Si le ministère de l’Intérieur a une autre interprétation, nous allons la discuter et voir ce que nous pouvons apporter. Peut être un petit changement du symbole, qui ne sera pas radical parce que nous insistons sur la continuité", a-t-il annoncé.
"C'est dommage que Mounib ait pris cette décision", s’est pour sa part indigné El Aziz. "L'expérience a commencé depuis 2006, et le Maroc a connu des alliances politiques à courtes durées, contrairement à notre alliance, avec ses institutions et son travail en permanence".
Le chef du CNI a alors confirmé que la Fédération rencontre des problèmes, "comme tous les autres partis". "Nous avons également convenu qu'après les élections, nous allons fusionner. Nous avons atteint le stade de fusion, et nous nous en sommes mis d'accord avant les élections, mais nous ne comprenons pas pourquoi ce recul", a-t-il demandé.
Contactés par SNRTnews, Nabila Mounib est restée injoignable ainsi que Mohammed Hafid, membre du bureau politique du parti. Pour sa part, Mohamed Sassi ex dirigeant du PSU, a refusé de commenter les problèmes internes du parti et a indiqué qu’il déterminera par la suite le moment opportun pour s’exprimer.
Rappelons qu’aux élections législatives du 7 octobre 2016, la FGD a remporté deux sièges au parlement.
Articles en relations
Politique
Politique
Politique