Politique
Chambres des représentants: le PLF 2022 divise les députés
28/10/2021 - 17:00
Lina Ibriz | Morad KarakhiLes interventions des présidents des groupes parlementaires lors de la réunion consacrée à la discussion du PLF 2022 tenue aujourd’hui ont divergé quant aux mesures proposées par ce texte. Alors que certains se sont montrés favorables à ces mesures qu’ils estiment être stimulantes pour l’emploi, l’investissement et la protection sociale, d’autres ont considéré que le PLF 2022 n’a pas tenu compte des attentes des citoyens et leur pouvoir d’achat et ne traduit pas le taux de croissance économique espéré.
Le PLF établit les fondements de l'Etat social
Mettant en lumière les objectifs du PLF 2022, le président du groupe parlementaire du Rassemblement national des indépendants (RNI), Mohammed Ghiat, a indiqué que le projet établit les fondements de l’Etat social en accordant une place centrale à l’économie sociale et solidaire et inclusive, soulignant que le nouveau gouvernement consacrera ses efforts pour remédier aux dysfonctionnements sociaux et renforcer les piliers de l’économie inclusive.
Bien que le Fonds spécial pour la gestion de la pandémie a permis d’atténuer les répercussions sociales de la crise du Covid sur de larges tranches de la population, notamment les acteurs du secteur informel, la régression qu’ont connu les taux de croissance durant les dernières années à moins de 3% explique la faiblesse des revenus sur les investissements publics, l’incapacité du marché de l’emploi et la hausse des taux du chômage.
Ainsi, il appelé les groupes de l’opposition à dépasser les remarques formelles et à prendre en considération le contexte dans lequel intervient ledit projet.
Des prévisions optimistes
Dans ce cadre, le président du groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM), Ahmed Touizi, a attaché une grande importance aux mesures proposées par le PLF 2022, notamment celles relatives au nombre d’emplois qu’il prévoit seront créés l’année prochaine et au volume des investissements publics prévus.
En outre, Touizi a noté lors de son intervention, que son parti considère que le PLF 2022 a été élaboré sur la base de prévisions optimistes qui se traduisent surtout au niveau des rentrées agricoles au cours de la campagne agricole actuelle. Et à lui d’ajouter que la hausse des prix de certains produits de consommation ne peut en aucun cas être inculpée au nouveau gouvernement, puisque cette hausse est tributaire du contexte mondial actuel marqué par la pandémie.
Le PLF "n'a pas tenu compte des attentes des Marocains"
Pour leur part, les groupes de l’opposition ont mis en lumière les déficiences du PLF. Ainsi, le président du groupe du Mouvement populaire (MP), Driss Sentissi, a considéré que le projet n’a pas tenu compte des attentes urgentes et primordiales des citoyens marocains qui espèrent des solutions urgentes pouvant limiter les impacts de la crise sanitaire.
S’agissant des mesures relatives au pouvoir d’achat des Marocains, Sentissi a appelé le gouvernement à faire preuve de "davantage de sagesse", surtout que les hausses que connaissent les prix des carburants et des produits alimentaires pèsent lourdement sur le pouvoir d’achat des citoyens.
"Une simple déclaration d'intentions"
Toujours du côté de l’opposition, le président du groupe parlementaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Abderrahim Chahid, a exprimé le mécontentement de son parti des mesures proposées dans le cadre du PLF 2022 qu’il considère n’a pas été à la hauteur des attentes des Marocains et craint qu’il soit "une simple déclaration d’intentions".
Le PLF 2022 est "incapable de créer l’avancée économique et sociale espérée et susceptible de relever les défis qui attendent notre pays de façon proactive et effective", a-t-il déclaré lors de son intervention.
"Une continuité du travail des anciens gouvernements"
Le président du groupe du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdellah Bouanou, voit que le PLF-2022 constitue une continuité du travail des gouvernements précédents, et que les priorités formulées dans ce projet de loi telles que la consolidation des mécanismes d’inclusion, le renforcement de la protection sociale et le développement du capital humain ne diffèrent pas des priorités des programmes gouvernementaux précédents.
En revanche, il a estimé qu’il existe une contradiction entre certaines dispositions du PLF 2022 et les promesses formulées au niveau des programmes électoraux en ce qui concerne la réforme de la caisse de compensation et l’annulation de la décision de l’augmentation de l’âge de départ à la retraite et du système contractuel.
Enfin, Bouanou a souligné que le nouveau gouvernement est arrivé après l’aboutissement des réformes audacieuses menées auparavant par les précédents gouvernements, notamment celles relatives à la caisse de compensation et de la retraite.
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